Le nouvel an égyptien était célébré lors du début de la crue du Nil. Durant la période pharaonique, cet évènement naturel coïncidait avec le lever héliaque de l’étoile Sirius (Sothis/sopdet), je vous renvoie à ce sujet à l'article sur le calendrier publié dans ce blog. Wep renpet signifie « ouverture de l’année ». C’est aussi l’anniversaire de la naissance de Rê-Horakhty (Rê, Horus de l’horizon). En fait, c’est même un plus qu’un anniversaire, car ce jour-là les anciens pensaient rejouer le premier temps de la création, donc la naissance de Rê, appelé le Zep Tepy. Un temps mythique, un âge d’or pendent lequel Rê régnait sur terre et qui devait selon leur philosophie, se renouveler chaque matin. Pour eux, le premier temps de la création se rejoue chaque jour. Chaque jour est une occasion de se renouveler, et plus encore le jour du nouvel an. Comment les anciens célébraient le nouvel an ? C’est probablement la fête la plus appréciée des anciens égyptiens. A cette occasion, ils célèbrent la naissance de Rê, mais aussi toutes les divinités, partout dans le pays. Tôt le matin au lever du jour, les prêtres sortaient la statue de la divinité du naos. Au préalable, ils l’avaient habillée et parée d’amulettes. Puis, ils l’emmenaient pour l’exposer sur le toit de la chapelle aux premier rayons du soleil et ainsi régénérer sa puissance (rituel de l'union au disque solaire). Le temple était aussi reconsacrer aux divinités. Il y avait des processions qui allait du Nil jusqu’au temple. On puisait l’eau nouvelle du Nil et on l’amenait dans des vases jusqu’au temple. Les gens s’échangeaient également des petites présents entre eux et aussi des petites gourdes remplies de l’eau du Nil, dites "gourdes du nouvel an". La population faisait des offrandes aux netjerou (divinités), mais aussi à leurs ancêtres défunts (akhou). Des processions étaient organisées, des illuminations, des repas avec de la musique et de la danse. Aujourd’hui, que peut-on faire ? Il y a deux axes dans les célébrations du nouvel an, premièrement l’idée de se renouveler ou d’éliminer l’ancien et deuxièmement célébrer l’instant. Si votre emploi du temps vous le permet, se lever à l’aube et honorer ses netjerou (divinités) au lever du jour, sortir ses statues, les nettoyer et les exposer au soleil jusqu’à midi. Si il y a une rivière près de chez vous, vous pouvez confectionner des petites barques en papier et les mettre à l’eau avec vos vœux pour la nouvelle année, une prière, une lettre à vos ancêtres dedans. Ce peut-être le bon moment pour nettoyer votre autel domestique et renouveler ses éléments (nettoyer, réorganiser, changer si besoin...etc). Ensuite, vient le temps de la célébration ! Vous pouvez échanger des petits cadeaux avec vos amis, votre famille, prendre un verre ensemble, organiser un repas, un banquet ou aller au restaurant, faire la fête, danser, chanter, toute la journée, etc. Vous pouvez aussi en fin de soirée faire une procession avec lampions et aller au bord d’une rivière faire un rituel, déposer vos petites barques en papier ou ritualiser en famille dans le jardin à la lueur des bougies au crépuscule. Cette année, Ta Netjerou célèbre le Wep Renpet au 24 juin !
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Le culte domestique est le culte rendu aux divinités et aux ancêtres au sein du foyer. Ce sujet a pu être étudié par les égyptologues et ensuite les netjeristes, grâce à des sources écrites. Je citerai par exemple les papyrus et les ostraca comportant des sorts de guérison, de protection, les textes d’offrandes, de dédicaces et les lettres privées. Les archéologues ont aussi étudié les objets et les espaces de cultes retrouvés au sein des foyers. Durant l’antiquité, la population égyptienne vénéraient en famille des divinités comme Bès, Taoueret et Hathor. Ceux-ci étaient particulièrement appréciés comme divinités protectrices des foyers dans tous le pays. A côté de celles-ci étaient aussi honorés des divinités locales ou à portée nationale, et enfin les ancêtres (famille proche, élite locale et/ou personnalité royale). Des traces de ce culte et de la dévotion personnelle ont été retrouvé un peu partout en Égypte. Mais ce sont les fouilles du village d’artisans de Deir el-Medina, qui ont en particulier apporté des éléments intéressants à ce sujet, ainsi que celui de Tell el-Amarna. Ce sont principalement les textes et la culture matérielle, qui apportent des informations sur le culte domestique en Égypte ancienne aux chercheurs. Celles-ci sont plus importantes à partir du Nouvel Empire. Calendriers des jours fastes, rêves et magie Il existait en Égypte ancienne des calendriers des jours fastes et néfastes. Ceux-ci pour chaque jour indiquaient si la journée était plus favorable à un certain type d’action ou à une divinité. Je pense par exemple au papyrus dit "Papyrus du Caire". Ce document rédigé en hiératique fut acheté par le Musée du Caire à un antiquaire en 1943. La plupart de ces calendriers sont de la période ramesside, mais ils étaient en usage au moins jusqu’au moyen Empire. Il a été suggéré que leur utilisation au sein de la population pouvait être comparable à l’usage des horoscopes dans les magazines aujourd’hui. Certains les regardent tous les jours, d’autres s’en moquent. Ces documents et la longévité de leur usage montrent que les anciens égyptiens pouvaient se soucier au moins occasionnellement de connaître les moments les plus favorable, à leurs pratiques cultuelles. Il existait dans les temples égyptiens, des espaces pour l’incubation et l’interprétation des rêves. En effet, les anciens égyptiens pensaient que les dieux pouvaient s’adresser à eux à travers les rêves. Mais le déchiffrage des songes se pratiquait aussi en dehors des temples, au sein des foyers égyptiens. Cette pratique est attestée entre autre par le livre des rêves du scribe Kenherkhepeshef et de ses descendants à Deir el-Medina. Les éléments vus en rêves, dont les interactions avec les divinités, pouvaient avoir une signification bonne ou mauvaise. Des conseils étaient indiqués pour contrecarrer les prédictions néfastes, ainsi que l’usage de sorts. Le rêve était au même titre que le rituel une façon d’interagir avec la divinité.
Espaces et objets dédiés au culte domestique Pour leurs pratiques religieuses dans le cadre privé, les anciens égyptiens pouvaient recourir à des installations fixes ou à des objets portables. Les fouilles ont révélé une grande variété d'aménagements dédiés au culte domestique. Certaines familles choisissaient par exemple de construire un emplacement fixe, généralement en forme d'autel surélevé ou de niche murale. On a retrouvé des traces de plâtre blanc sur certains d’entre eux. Les autels domestiques sont particulièrement bien représentés à Deir el-Medina et el-Amarna. On les trouve généralement sous la forme de piédestaux étagés, avec dans le cas de Deir el-Medina des représentations peintes ou modélisées de Bès. Les maisons, qui ne possédaient pas d’installations fixes, recouraient à des tables d'offrande sur pied, des plateaux, des supports et des bassins portables. Ces éléments sont tous attestés en particulier au Moyen et au Nouvel Empire. La plupart, de ceux qui nous sont parvenus, sont faits de matériaux robustes tels que la pierre et la poterie. Ceux en matériaux périssables n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. Cependant, quelques sanctuaires en bois ont pu être retrouvés, ainsi que des nattes et des paniers utilisés pour présenter les offrandes Une grande variété de petits objets, ayant pu servir au culte, ont été retrouvé dans les maisons ou près des sépultures, comme des stèles ou des statuettes. A Deir el-Medina, les archéologues ont notamment mis au jour des bustes anthropoïde. Ils devaient selon toute vraisemblance représenter des ancêtres, à qui les familles rendaient hommage au sein du foyer. Les figurines découvertes lors des fouilles sont nombreuses. Elles pouvaient prendre la forme d’êtres humains (souvent de sexe féminin), de divinités domestiques (en particulier Bès et Taoueret), d’animaux et en particulier à l’époque romaine de divinités comme Isis ou Harpocrate. Elles étaient probablement utilisées comme talismans pour bénéficier d’attributs ou de pouvoirs particuliers, servir comme éléments de guérison rituels ou encore comme protections magiques. A El-Lahoun, un groupe d’objets comprenant une paire de battants en ivoire, une statuette et un masque avec des représentations de Bès, ont été trouvés dans deux maisons adjacentes. Ces objets peuvent avoir été utilisé pour des rituels magiques liés à la naissance, peut-être appartenant à un praticien spécialisé dans ce domaine. L'utilisation de bijoux amulettes est croissante à la fin de la dix-huitième dynastie, ce qui coïncide avec une augmentation de la production de bijoux en faïence moulée. Le rituel domestique en Égypte ancienneEn s’appuyant sur les textes et le matériel archéologique, les égyptologues ont pu reconstituer une image, de ce que pouvaient être le rituel en l’honneur des divinités et/ou des ancêtres, au sein des foyers. La population s’inspirait vraisemblablement des rituels des temples et du culte funéraire. Le culte domestique faisait appel à des rites de purification, réalisées grâce à des fumigations d’encens et/ou des libations. Des offrandes alimentaires, liquides ou d’objets étaient faites. Les pratiquants utilisaient des paroles magiques et érigeaient dans leurs maison des images divines protectrices. Si les rites dans les temples étaient réguliers et quotidiens, rien ne permet de penser qu’au sein des foyers il en était de même. Il est possible que les anciens égyptiens ritualisaient selon leurs besoins et de façon irrégulière. Il n’y a pas de preuve évidente d’une pratique journalière assidue, ni l’inverse d’ailleurs. Les rites étaient beaucoup utilisés pour se protéger des menaces du quotidien : maladie, blessures, ennemis, pertes diverses, etc. Beaucoup d’objets et de sorts étaient employés également pour la protection des femmes, des enfants et la fertilité. Enfin, une place importante était accordé au culte des ancêtres à côté de celui des divinités. Par ancêtres, il faut comprendre les ascendants défunts de la famille, mais ce terme désigne aussi les ancêtres royaux (souverains, membres de la famille royale remarquables) ou des personnalités de l’élite locale. Voilà, ce bref panorama du culte domestique s’achève. Vous trouverez ci-dessous les ressources égyptologiques, qui ont permis sa rédaction. Bien évidement le sujet est vaste. Cet article ne vous présente que les grandes lignes. Et comme pour toute recherche historique, ce que les spécialistes ont découvert de la religion au sein des foyers, peut tout à fait être remis en question et/ou compléter par des découvertes futures. N’hésitez pas à consulter les publications déjà parues ou à paraître sur le sujet pour compléter vos connaissances et alimenter votre réflexion. Sopdetmouti pour Ta Netjerou, juin 2020 Sources- Personnal religious practice: house altars at Deir El-medina par Lara Weiss (2009), The Egypt Exploration Society (London)
- Popular religion par Elisabeth A. Waraksa et John Baines, Oxford University - Domestic religious practices par Anna Stevens, UCLA (University of California) encyclopedia of egyptology - Private Religion at Amarna: The Material Evidence par Anna Stevens, Center for Archaeology and Ancient History, Monash University, Melbourne
Qui est Dr. Paul Harrison ?Le Docteur Paul Harrison a obtenu un doctorat en archéologie égyptienne en 2012 de l'Institut d'archéologie de l'UCL, en plus d'une maîtrise avec distinction en 2008. Il est archéologue, égyptologue, présentateur et écrivain. Son livre «Profane Egyptologists» retrace l'histoire de la renaissance de la religion égyptienne antique dans le monde moderne. Il a été publié en 2018 aux éditions Routledge et UCL. Ses conférences ont été publiées dans des périodiques et des magazines tels que «Top Ten Things to Do» du BBC History Magazine, et il a été interviewé à la radio et dans des podcasts internationaux aux États-Unis. Il a travaillé comme conférencier invité à l'Institut d'archéologie de l'UCL, comme examinateur à l'Université des Arts de Londres et guide touristique au Petrie Museum of Egyptology. Il est apparu sur la chaîne History Channel. Il a été l'auteur et le présentateur de la mini-série documentaire Total War de SEGA. Il est l’auteur des podcasts intitulés « The Profane Egypotlogist » (profaneegyptologists.com). Le livre « Profane Egyptologists: The Modern Revival of Ancient Egyptian Religion » Pour l’instant, je n’ai pas pu faire l’acquisition de cet ouvrage. Je n’ai pu en lire que des passages. Mais il est dans ma wish-list. Cependant, ce que j’ai pu en entrevoir est très intéressant. Au moment de la genèse de ce travail en 2007, l’auteur avait constaté qu’il n’existait pas d’étude de ce genre sur ce phénomène. Il s’est entretenu avec pas mal de personnes du monde du kémitisme anglophone pour cette étude. Ils les remercient et les citent en début d’ouvrage. Il connaît le nom de Ta Noutri, qu’il cite dans des notes de bas de page. Mais le site ayant disparu probablement au moment de ses recherches, il n’y a que quelques lignes à son sujet. Il en parle comme étant inactif au moment de la rédaction de son ouvrage. Et il n’y apparemment aucune mention d’autres projets francophones ou européens du même genre, dans son ouvrage (recherches faites via outil de googlebooks, à vérifier plus tard...). Si, son travail me semble a priori assez centré sur les groupes anglophones, il a le mérite d’exister et d’ouvrir la voie de la recherche dans ce sens. Afin de vous donner un ordre d’idée de son contenu, je vous mets ci-dessous son sommaire : Part I - Why kemeticism ? 1. Introduction
2. Establishing orthodoxy
3. Breaking down the doors
PART II - Pharaonic religion 4. Power station, people's opiate or proof of piety ?
5. Faith or decorum? Tracing Amarna upheaval, mourning and mysticism in text and archeology
Part III - Esoterica and egyptology 6. Early encounters
7. Kemetic Orthodoxy and the House of netjer
8. Independents pratictionners and splinter movements
9. Ideologies
10. Practices
11. Objects
12. Discussion: "Contested" resources or continuum ?
13. Conclusion : "recon"-ceptualising Egypt
Ce livre est la première étude approfondie du phénomène désormais mondial du kémétisme ou netjerisme, comme on dit en France. Ils présentent des acteurs clés, utilise des entretiens approfondis pour révéler un continuum de croyances et de pratiques couvrant huit ans d’évolution croissante de cette communauté. C’est donc un ouvrage à découvrir et surtout une première étude, qui je l’espère ouvrira la voie à d’autres études. Ne reste plus qu’à espérer qu’un éditeur français s’y intéresse et nous permette un jour de profiter d’une version traduite en français. Sopdetmouti pour Ta netjerou, juin 2020
Vendredi 12 juin, Merytsekhemt membre de notre partenaire le groupe Neferou Khepri, était dans la Grande Émission sur Radio Arcadie pour parler de la tradition païenne égyptienne ou netjerisme. Si vous avez raté l'émission en direct vous pouvez retrouver son intervention dans le replay sur youtube ci-dessous. Elle vous expliquera ce qu'est cette résurgence contemporaine de la religion des anciens égyptiens dans le monde moderne. Depuis que le site web Ta Netjerou est redevenu actif, se pose la question d’être présent ou pas sur Facebook. En effet, le modèle économique et le fonctionnement de Facebook sont loin d’être éthiques, pas très conforme à la Maât à mon sens. Mais parce que tout le monde y est (ou presque), il faudrait y être (ou pas ?). Les groupes Facebook ont enterré les forums. Pourtant en terme de fonctionnalités, notamment pour fonctionner comme des groupes de travail sur des projets ou sujets de recherches, les groupes Facebook sont plus limités et pas très ergonomiques. Ne parlons pas des pages, qui sont de moins en moins mises en avant dans le fil d’actualités, si vous ne sortez pas la carte bancaire pour faire de la publicité. Bref ce réseau social est loin d’être parfait, beaucoup s’en plaignent, mais la majorité reste. Curieux n’est-ce pas ? Alors est-ce que Ta Netjerou va suivre le troupeau ou essayer de voir si il n’y a des alternatives au GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) ? A la découverte de MeWe J’ai donc effectué une recherche sur Internet, pas avec Google mais Ecosia, le moteur qui plante des arbres. Et j’ai trouvé un article, qui parlait d’alternatives à Facebook. Je connaissais Framasphère (https://framasphere.org/), un réseau social du monde du libre, mais l’absence de possibilité de créer un groupe ou une page, me gênait. Framasphère est un nœud ou pod de Diaspora, un réseau social libre décentralisé. On peut aussi créer un pod. Mais c’était trop galère. Puis je suis tombé sur le paragraphe consacré à Me We (mewe.com). Ce réseau social a été crée en Californie en 2012 par Mark Weinstein. Il est le fondateur et chef de la direction de MeWe. A ses côtés, il y a les conseillers de MeWe, parmi lesquels figurent Sir Tim Berners-Lee, père du World Wide Web. En mars 2019, MeWe a franchi la barre des quatre millions de membres. L’accès de base est gratuit. Certaines fonctions spéciales sont proposés en option avec accès premium, payant, par exemple la création de pages et notamment professionnelles. Il n’y a pas de publicités sur MeWe car ce sont les accès premium et autres services supplémentaires payants, qui financent le réseau. Mais déjà avec l’accès de base gratuit, vous avez une majorité de services comparables à Facebook (dont la création de groupe), une interface conviviale et facile à prendre en main. Son slogan est : « Pas d'annonces publicitaires, pas de logiciels espions, pas de conneries. » Dans leur « déclaration de vos droits en matière de confidentialité » le site déclare (juin 2020):
A la lecture de ses engagements, j’ai donc créé un compte pour Ta Netjerou, pour tester ce média social. Il y a des francophones sur le réseau. Il y a aussi des groupes païens et sur le kemitisme, mais surtout anglophones. L’interface est facile à prendre en main et ressemble à celle de Facebook. Donc on est pas trop dépaysé. Sur la page d’accueil après connexion, il y a un fil d’actualité comme Facebook et une fois inscrit vous avez une page de profil. Il y a trop peu de temps que je suis inscrite pour avoir un avis tranché sur ce réseau. Mais fonctionnellement, ça vaut largement Facebook et au niveau respect de la vie privée et des données personnelles, les engagements de MeWe dans ce sens sont bien plus intéressants. Évidement, tous le monde n'y est pas. Mais ne pas essayez de changer parce que la majorité ne le fait pas, n'est rationnellement pas un bon argument. C'est un peu le serpent, qui se mord la queue. Si j'y vais, t'y vas pas, donc je t'y trouverais pas, donc j'y vais pas... Et au final, on reste non pas pour la qualité du service, mais par peur de changer (flemme aussi) et pour faire "comme tout le monde". Alors je parle de MeWe, mais après tout il y en a peut-être d'autres d'aussi bien. Je ne dis pas qu'il faut forcément prendre celui-là. C'est juste celui que je teste en ce moment. Si vous voulez aussi tester, sachez que vous trouverez Ta Netjerou sur ce réseau en ce moment. Affaire à suivre donc...
La fête de la goutte ou de la Nocta (Nokta, Leylet en-Nuktah ou Laylat el-nuqta) est une fête égyptienne liée à la crue du Nil et aux calendriers agraires égyptiens. Elle est probablement héritée des anciens égyptiens, puis fut perpétuée par les coptes et les musulmans, avant qu’un barrage ne soit installé sur le Nil. Elle a lieu d’après les anciens almanachs coptes durant la nuit du 17 au 18 juin. Elle annonce l’arrivée prochaine de la crue, qui elle se manifeste un peu après le solstice d’été fin juin/début juillet, selon qu’on est au Sud ou au Nord de l’Égypte et selon les années. Il ne faut pas oublier, que la crue n’est pas un phénomène exacte arrivant strictement à la même date. Le témoignage de l’explorateur danois Carsten Niebuhr Plusieurs auteurs occidentaux, qui ont écrit sur l’Égypte au 18ème et 19ème siècle, en font mention. Ainsi dans son ouvrage, Voyage en Arabies et en d’autres pays circonvoisins, l’explorateur et géographe danois Carsten Niebuhr (1733 – 1815) mentionne cette fête en page 104, voici l’extrait : Il est donc certain, que l’on fait encore toutes les années des expériences en Égypte, pour savoir quand le Nil commence à hausser ; et que l’on en conclut, que l’on peut s’attendre à une année abondante ou mauvaise. Mais les mahométans sensés regardent tout cela comme un simple amusement de femmes. Un d’entre eux me dit, que les astronomes arabes nommoient Nokta le temps, où le soleil entre dans le signe du cancer ; c’est peut-être cette dénomination, qui a donné occasion au peuple de faire de vaines expériences. Je trouve que Monsieur Forskäl a fait lui-même des expériences ; et voici ses annotations sur le sujet. « La nuit du 17 de juin les habitants de Kahira attendent la goutte. Comme les mêmes mois des Mahométans n’arrivent pas toujours dans la même saison de l’année ; ils suivent la chronologie copte. Le peuple d’Égypte croit de toute ancienneté, que dans cette nuit tombe annuellement du ciel des gouttes d’eau dans le Nil et qu’elles causent la crue du fleuve, que l’on attend deux à trois semaines après. » Pronostics de la crue du Nil lors de la fête de la nocta Dans le témoignage de Monsieur Forskäl rapporté par Carsten Niebuhr il est fait mention de plusieurs procédés utilisés par les égyptiens pour faire des pronostics concernant la crue du Nil. La première méthode consistait à mettre dans un pot un peu de la terre du Nil bien sèche. Puis, on y verse autant d’eau du Nil, qu’il y a de terre. Ensuite, le pot est mis toute la nuit du 17 au 18 juin sur le toit de la maison ou à l’intérieur. Si la terre boit entièrement l’eau du Nil, on craint une année stérile. Mais, plus il reste d’’eau et plus les paysans pensent que la crue du Nil sera abondante et la terre fertile. La seconde méthode consistait en la fabrication de douze petites boîtes en papier. Sur chacune d’elle est écrit le nom d’un mois copte. On met dans chacune un peu de froment, d’un poids égal. Or si dans un de ces papiers, le poids se trouvait augmenté lors de la nocta, alors la crue du Nil serait abondante dans le mois, dont le nom était marqué sur le papier. Enfin, la dernière méthode avait recourt à la pâte utilisée pour faire le levain entrant dans la fabrication du pain. Les égyptiens pensaient que la pâte qu’on exposait dans durant la nuit de la goutte se changeait en levain, alors que pas les autres nuits. C’est pourquoi, ils jetaient leur vieux levain de l’année dans le Nil et renouvelaient leur levain lors de cette fête, d’après Le Globe, Volume 9 de 1870 édité par Société de géographie de Genève, page 75. Celui-ci mentionne également qu’une pièce de monnaie ou une fève était mise dans le pain sans levain réalisé à cette occasion et partagé en famille. Un peu comme notre galette des rois. Ils gardent aussi quelques unes des galettes faites ce jour et tirent des prédictions et des pronostics au sujet de la crue, des récoltes, en fonctions des fentes, que la sécheresse produit sur celles-ci. Témoignages sur la date de la Nocta Cette fête de la goutte est mentionnée dans le Bulletin de la Fédération des sociétés d'horticulture de Belgique, édition de 1870 en page 304. Dans ce bulletin sont publié les informations d’un almanach copte de 1583. Il y est indiqué que la nuit de la Goutte ou Nocta avait lieu le 17 juin et que la crue du Nil débutait la 25 juin. Enfin, le 3 juillet on proclamait les progrès de la crue au Caire. Dans son ouvrage, La crue du Nil, publié en 1869, Eugène Tissot ingénieur au Caire mentionne quant à lui que la Nocta ou la Goutte avait lieu le 17 juin, soit quatre jours avant le solstice d’été. Il a aussi noté que celle-ci n’était plus synchrone avec le lever héliaque de l’étoile Sirius, qui lui avait lieu vers le 1er août. Dans l’ouvrage, Aperçu général sur l’Égypte, d’Antoine Barthélémy Clot-Bey (1840) il est fait mention de la nocta (aussi écrit nokta) dans le chapitre 1, Aperçu physique. L’auteur dit : « Nokta. — Les Égyptiens appellent nokta (goutte) une rosée bienfaisante qui tombe dans la nuit du 17 au 18 juin, et à laquelle ils donnent la propriété de purifier l’air et de faire cesser les maladies et particulièrement la peste. Il est évident que le phénomène du nokta ne peut avoir aucune influence déterminante sur l’épidémie; sa venue est simultanée avec celle des chaleurs qui, seules, opèrent le changement qu’on lui attribue. Les auteurs anciens parlent de l’usage, oublié aujourd’hui, de soumettre à l’action du nokta une portion d’argile desséchée, dont le degré d’imbibition indiquait le plus ou moins d’abondance de la crue des eaux du Nil. » Une fête des prémices de la crue Au travers de ces différents témoignages, nous constatons que la fête de la Nocta annonce la venue de la crue. En effet à cette date, les eaux du Nil Bleu arrivent en Égypte. Cet apport est faible, peu visible et presque pas chargé de limon. Il commence cependant à chasser les eaux dites vertes et stagnantes de la période de chaleur. C’est pourquoi lors de la fête de la Nocta, il est dit que l’air commençait à être purifié et que les maladies cessaient. Ce sont surtout les pluies fortes en Abyssinie au même moment, qui vont gonfler le fleuve Atbara et venir nourrir la crue de façon plus visible après le solstice d’été. D’où le lien, qui était fait également entre la nuit de la Goutte ou Nocta et les pluies d’Abyssinie par la population locale (voir - Relation de l'Égypte par Abd-Allatif, médecin arabe de Bagdad - Cambridge University Press, 28 mars 201 – page 348). Tamara Legan Siuda en fait aussi mention dans son ouvrage, Ancient Egyptian Daybook, qui recense les fêtes des calendriers égyptiens anciens (saison Akhet, mois 1 « night of the drop »). Les larmes d'Isis Dans un article de l'encyclopédie d'égyptologie de l'Université de Californie (UCLA) de Saphinaz-Amal Naguibn , intitulé Survivals of pharaonic religious practices in contemporary coptic christianity, l'auteur pense que cette fête correspondrait avec une croyance des anciens égyptiens concernant les larmes d'Isis. La fête de la goutte serait le moment où Isis pleure son époux et cause le débordement du Nil par ses larmes. " According to Pausanias, it was believed that during that night Isis mourning the loss of Osiris shed a tear, thus triggering the overflow (Rocha-Pereira 1989, Book X, 32, 10; see also Clerc 1978; Derchain 1970; Desroches Noblecourt 1980) . Furthermore, it is worth noting here that the archangel Michael seems to have taken over the characteristic of the god Thoth as regulator of the Nile." Article rédigé par Sopdetmouti, juin 2020 Sources :
- Voyage en Arabie & en d'autres Pays circonvoisins (1776) de Carsten Niebuhr (explorateur et géographe danois) page 104 – 105 - Relation de l'Égypte par Abd-Allatif, médecin arabe de Bagdad - Cambridge University Press, 28 mars 201 – page 348 - Bulletin de la Fédération des sociétés d'horticulture de Belgique, édition de 1870 en page 304 on a la page du mois de juin présentant les données d’un almanach copte où il est fait mention de la Nocta. - Le Globe, Volume 9 1870, Société de géographie de Genève, page 75 - La crue du Nil (1869, Eugène Tissot, page 19-20-21 - Présence de l’Egypte de Marie Cécile Bruwier, Presses universitaires de Namur, 1994 page 114- 155 - Aperçu général sur l’Égypte, Antoine Barthélémy Clot-Bey (1840) dans chapitre 1 Aperçu physique - Survivals of pharaonic religious practices in contemporary coptic christianity par Saphinaz-Amal Naguibn (University of Califonia in Los Angeles - UCLA), encyclopedia of egyptologie Si il y a bien un sujet qui a fait couler de l'encre, échauffer les esprits et susciter des avis contradictoires, c'est celui-là. Pour la simple et bonne raison, qu'il n'existe pas une réponse parfaite pour transposer le calendrier égyptien dans le calendrier grégorien. Reconstituer ce calendrier ne peut être que l'objet de choix, plus ou moins discutables. Il y a encore pas si longtemps que ça, les ouvrages grand public de vulgarisation égyptologique notaient que le nouvel an avait lieu vers le 20 juillet durant époque pharaonique, c'est pas faux, mais pas totalement vrai. D'abord les auteurs oubliaient souvent de préciser que leur référence était une date du calendrier julien venant de l'auteur latin Censorinus et non de notre calendrier grégorien. Ensuite, les dates du lever héliaque de Sirius ayant évoluées au cours de cette civilisation qui a duré plusieurs millénaires, ça n'a pas toujours eu lieu à la même date. Désynchronisation du cycle du Nil et de celui de l'étoile Sirius Donc aujourd'hui, il est difficile de transposer facilement ce calendrier pour une raison toute simple, au début de la civilisation égyptienne 3 phénomènes coïncidaient en gros lors du nouvel an (et non deux) : - le solstice d'été, - le lever héliaque de l'étoile sirius, - la crue du Nil. Mais au fil des siècles le lever héliaque de l'étoile Sirius ou Sopdet s'est décalé progressivement au mois de juillet et actuellement, selon le point d'où vous l'observez dans l'hémisphère Nord, il a lieu fin juillet voir la première quinzaine d'aout. Le lever de cette étoile n'est donc plus du tout associé à la crue du Nil. Elle aurait toujours lieu vers le solstice d'été, si le barrage sur le Nil n'existait pas. Ce calendrier n'est donc plus vraiment synchrone avec le cycle saisonnier de son pays d'origine. Enfin si on choisit de garder le lever héliaque de Sirius actuel comme seule référence pour le nouvel an. Cela oblige donc les netjeristes contemporain et moi-même à réfléchir et à faire des choix. De plus, pour les netjeristes européens, nos saisons ne coïncident pas tout à fait avec celle de l’Égypte ancienne, ce qui peut poser problème. Car un calendrier a de tout temps eu vocation à permettre aux êtres humains de vivre au rythme des saisons, tout d'abord pour l'activité agraire. Ceci n'est pas un détail. Et les saisons, c'est aussi la manifestation du divin en action dans la nature. A mon sens, on ne peut pas en faire abstraction. Le choix du fonctionnement à deux calendriers Je pense avoir trouver une solution récemment... enfin une solution qui me semble acceptable et inspirée des anciens égyptiens eux-mêmes. Peut-être ne plaira-t-elle pas à tous le monde. Mais de toute façon la réponse parfaite n'existe pas. En effet, autrefois les anciens égyptiens n'avaient pas un mais deux calendriers (voire même trois). A l'origine, comme beaucoup de peuples, ils avaient un calendrier lunaire. Mais comme année lunaire et année solaire ne coïncident pas, ils inventèrent un second calendrier civile. Il était divisé en 365 jours, trois saisons, dont chacune étaient composée de 4 mois de 30 jours chacun. Pour finir l'année, 5 jours intercalaires ont été ajoutés, de façon à ce que les 12 mois soient égaux à 360 jours plus les 5 jours supplémentaires dits épagomènes. Comme les anciens égyptiens n'avaient pas comme nous l'année bissextile, il se décalait d'un quart de jour tous les ans. Par conséquent, tous les 4 ans, il prenait 1 jour de retard. C'est après un cycle de 1.460 ans qu'il revenait à son point de départ avec une nouvel an au lever de Sirius. Cette période s'appelle un cycle sothiaque. Le lunaire demeura plutôt employé par les agriculteurs car plus synchrone avec les saisons et pour les fêtes religieux, tandis que le civil était plutôt administratif. Deux calendriers aussi aujourd'hui ? De la même façon, j'ai imaginé l'utilisation de deux calendriers. L'un pour vivre selon les saisons de notre hémisphère, avec les célébrations des équinoxes et solstices marquant les saisons sous nos latitudes. Et un autre calendrier lui basé par exemple sur la date du lever héliaque de Sirius a un moment clé de l'histoire de l’Égypte, pour le nouvel an. Pour ma part j'ai choisi l'an 3125 avant JC date estimée de la mort de Narmer, premier pharaon et unificateur des deux terres. Ce calendrier serait un calendrier pour célébrer les fêtes de la tradition, une sorte de calendrier commémoratif de l'ancienne Égypte. Calcul d'une date de nouvel an Pour cela j'ai pris l'année estimée de décès de Narmer. Pourquoi le décès ? Parce que à sa naissance le pays n'était pas unifié, c'est au cours de sa vie qu'il a réalisé l'unification. C'est à dire 3125 avt JC. Ensuite, j'ai fait appel au calculateur en ligne des dates de lever héliaque de Sothis de l'Institut de Mécanique Céleste de Paris. J'ai pris Thinis capitale de l'Egypte sous Narmer comme point d'observation soit : - 26' 20' Nord - 31' 54' EST En effet, la date change selon le lieu d'où vous observez le ciel. J'ai réglé l'arcus visionis à 10. Là aussi, avec un arcus visionis plus petit vous pouvez avoir une date plus récente et vice-versa. La date julienne du lever héliaque de Sirius a cette époque, qui est sorti est 20 juillet. Avec un convertisseur j'ai obtenu la date dans le calendrier grégorien (celui que nous utilisons) du 24 juin. Ce qui est assez logique, car comme nous l'avons vu plus haut au début de la civilisation égyptienne lever héliaque de Sirius, crue du Nil et solstice d'été avaient lieu à quelques jours près à la même période. Donc sous Narmer, le lever héliaque de Sirius et donc le nouvel an avait lieu vers le 24 juin, soit juste après le solstice d'été. Si je prends cette période, comme période fondatrice et que je l'adopte pour un calendrier contemporain commémoratif, mon calendrier égyptien démarrera au 24 juin 2020. Nous fêterons donc le nouvel an ou Wep Renpet le 24 juin. Enfin, nous... moi, après vous faites comme vous voulez, bien sûr. Je ne suis pas là pour imposer un choix, mais juste proposer une solution qui peut être satisfaisante pour un usage contemporain sous nos latitudes. Article rédigé par Sopdetmouti
Notes de l'auteur Sopdetmouti Cet article fut initialement rédigé, il y a un peu plus de 10 ans maintenant pour mon site personnel dédié à Hathor, Ta Set Sekhemty. J'ai décidé de le publier à nouveau ici car à ma connaissance personne n'a écrit au sujet de cette communauté dans l'univers francophone depuis. Un type de communauté difficilement imaginable en FranceEn France, une communauté religieuse comme l'orthodoxie khémite de Tamara Siuda serait sûrement mal vu ou mal interprétée, critiquée. Le contexte américain fait qu'elle a pu y élaborer un projet de reconstructionnisme très poussée, jusqu'à endosser le rôle d'un pharaon des temps modernes et rétablir une hiérarchie sacerdotale, un culte vivant et adapté à la vie moderne reprenant les anciennes pratiques. Ici, en France, nous ne sommes pas habitué à voir s'afficher au grand jour les communautés païennes, qui sont tant l'objet de méfiance légitime ou non. Mais, une fois qu'on apprend à connaître Tamara et ce groupe, on découvre une communauté sympathique, accueillante et respectant le libre-arbitre.Le groupe a d'ailleurs fait l'objet d'une étude très sérieuse de la part de deux sociologues universitaires, Marilyn C. Krogh et Brooke Ashley Pillifant (Loyola University Chicago). Leur étude fut publié au sein de l'ouvrage "Finding faith on the Internet", un ouvrage collectif de chercheurs universitaires. L'objet de cet article n'est pas d'en faire la promotion. Il s'agit de présenter ce groupe afin de dissiper d'éventuelles idées reçues à son sujet. Ayant été élève des cours débutant (beginners classes) et ayant suivi le rite de "Parent Divination", j'ai pu découvrir de l'intérieur et échanger avec les membres au sein même de la communauté, tout en conservant ma liberté, ma participation à d 'autres projets et mes autres centres d'intérêts spirituels. Je n'ai reçu aucun témoignage de membres ayant été forcé à faire ou à penser, quoi que se soit dans le groupe contre sa volonté. De son propre aveu, Tamara répète souvent quand elle répond à des interrogations de ses membres au quotidien sur le forum, qu'ils restent libres au final de faire le Rituel de Parent divination ou pas, de continuer à demeurer dans la communauté ou pas, ou d'en rester là si cela ne leur convient pas après les cours débutants. Il n'y a pas de pression, de droits particuliers donnés parce que vous avez acquis un titre, au contraire les documents de fin de classe insiste que tout le monde est traité et doit être traité avec un respect égal dans le groupe, qu'il soit membre ou pas. Qu'est ce que l'orthodoxie khémite ?
Quelques mots sur sa fondatrice... Tamara Legan Sidua est la fondatrice de cette forme de reconstructionisme, ainsi que la dirigeante actuelle sous le terme de Nisut (titre désignant le pharaon autrefois) et le nom de règne de Sekhenet-Ma'at-Ra setep-en-Ra Hekatawy I. Celle-ci est basée sur les principes suivants : un culte défini comme monolâtre, un culte voué aux ancêtres (Akhou) et la dévotion personnelle. C'est une religion rituelle et non révélée. C'est-à-dire que les croyants communiquent/expérimentent directement le divin par leurs actes quotidiens et les rituels. Contrairement à une religion révélée où la connaissance de dieu est donnée par le biais d'écritures, textes sacrées auxquels les croyants doivent se conformer. L'orthodoxie khémite honore le Netjer et ses différentes formes (« the names of netjer » c'est-à-dire les noms du netjer), et s'efforce de pratiquer la Maât. Le netjer est un mot d'égyptien ancien, qui désigne le divin. Tamara Legan Siuda est également égyptologue de formation et possède plusieurs diplômes universitaires dans ce domaine :
Interdiction du prosélytisme Le groupe ne pratique pas le prosélytisme. Sa fondatrice est claire à ce sujet et décourage toute action allant dans ce sens. Elle estime que le netjer appelle les personnes à les rejoindre lorsqu'elles sont prêtes pour cela. Le Netjer et les noms du Netjer : l'un et le multiple Netjer est le mot désignant le divin en langue khémite. Au sein de l'othodoxie khémite, il désigne l'être suprême ou le divin dans un sens global, que les membres de l'orthodoxie honorent. Le Netjer est le divin, asexué et qui se manifeste sous différentes formes pour communiquer avec les khémites orthodoxes, qui sont appelés « the names of netjer » ou les noms du netjer. Ces noms sont les différentes divinités ou les netjerou connus du panthéon égyptien (Aset, Wesir, Anpu, Djehouty, Herou, Hethert, Bast.etc). Certains noms du netjer sont des syncrétismes. C'est-à-dire le résultat de la fusion de deux divinités pour en former une nouvelle, par exemple Amon-Ra ou Ptah-Sokar. La divinité syncrétique possède les caractéristiques des divinités dont elle est issue, tout en étant une entité à part. Elle est un peu de l'une et de l'autre, tout en étant elle-même. Cette pratique, qui consiste à croire que le principe divin suprême se manifeste sous plusieurs formes, est appelée monolâtrie par les khémites orthodoxes. La notion de netjer parent L'orthodoxie khémite croit que chaque individu a un lien particulier avec un ou deux noms du Netjer en particulier. Il s'agit de son netjer parent (ou patron). La personne a généralement un netjer parent, parfois deux, mais pas plus. Selon l'orthodoxie khémite le netjer parent accompagne la personne toute sa vie et ce depuis sa naissance. Le lignage ou la parenté divine est déterminé lors d'un rite de passage comprenant une divination, exécuté par le Nisut, lors du « Ritual of Parent divination » ou rituel de divination du netjer parent. La personne à l'issu du rituel accepte ou refuse le résultat de la divination. Il n'y a pas d'obligation à se conformer à celui-ci ou devenir shemsu à l'issu de ce rituel. Beaucoup devinent avant le rituel, avaient déjà des liens ou attirances avec leur netjer parent, d'autres non. L'orthodoxie avance le fait que c'est le netjer parent qui choisit ou désigne son « enfant » et non l'inverse. Le rituel désigne également une autre catégorie de netjerou accompagnant la personne, nommés « Beloved », qu'on peut traduire par « Aimés » (qui vous aiment) . Ils ont un peu comme un rôle d'oncles et tantes, si on considère le netjer parent comme un père ou une mère. Ils accompagnent la personne en second plan du netjer parent. Ils s'occupent aussi de la personne, l'influencent et l'aident, mais pas de la même façon que le netjer parent. Ils ne l'accompagnent pas nécessairement toute sa vie d'ailleurs. Leurs nombres varient grandement d'une personne. Certains ont un seul « Beloved », d'autres 4 ou 5, et ils peuvent se manifester ou être acquis aprés le rituel de parent divination. Leur nombre n'est donc pas fixe ou établie une fois pour toute par le rituel. Le lignage d'une personne s'écrit selon le chemin suivant : « X est fille/fils de .. aimé de.. ». Ce qui se traduit en khémite par « X Sat (fille) ou Sa(fils) + nom de la divinité parente, mery(aimé) ou meryt(aimée) + nom du ou des « Beloveds Malgré la détermination de ce lignage ou parenté spirituelle, ceci n'oblige nullement la personne à n'honorer que ses netjerou parents ou «Beloveds » de façon exclusive. Il n'y a pas de règle stricte à ce sujet. Chacun reste libre de cultiver à côté ses liens avec les autres netjerou de la tradition. Les différents niveaux d'adhésion à l'orthodoxie L'orthodoxie khémite possède un système d'engagement dans la foi souple. Les personnes intéressées commencent par suivre les cours débutants ou « beginners classes ». Ces cours sont gratuits et sans aucune obligation d'engagement. Ces cours s'étalent environ sur 11 semaines et présentent aux étudiants ce qu'est l'orthodoxie, ses principes et son fonctionnement de façon globale. Ils ont pour but d'informer correctement les personnes intéressées sur qu'est ou n'est pas l'orthodoxie, afin que les personnes aient toutes les informations utiles pour faire leur choix en connaissance de cause. A la fin des cours, la personne est libre de choisir d'adhérer ou pas, de prendre le temps de réfléchir.etc. Aucune contrainte, ni aucune pression ne sont faites sur les étudiants dans leurs choix.
3. Shemsu-Ankh C'est le niveau final et complet de conversion à l'orthodoxie khémite. Ce niveau fait l'objet d'un rite spécial connu sous le nom de « Weshem-IB » (pesée du cour) et comporte des veoux spécifiques envers l'orthodoxie en tant que communauté et le Nisut. Ce processus ne peut se faire qu'en personne (en réel) et est généralement exécuté lors de la retraite du Wep Renpet (Kemetic Nouvel An) à la fin Juillet / début août. Le shemsu ankh reconnaît le Nisut comme son professeur et leader spirituel, et sert la communauté autant que ses netjerou parents. C'est à partir de ce stade que certains peuvent s'engager dans une formation de prêtrise. En effet, seuls les shemsu-ankh peuvent prétendre à la prêtrise au sein de l'orthodoxie khémite. A partir du stade de shemsu-ankh, la personne décide en dehors de ses voeux personnels de shemsu, de prendre des engagements envers la communauté, ce qui est une toute autre responsabilité. Nisut ou leader spirituel de l'orthodoxie khémiteNisut (prononcé Nisout en français) est l'abréviation de l'expression « Nisut Bity », qui signifie « Celui de l'abeille et du jonc ». Ce terme était utilisé par les anciens égyptiens pour désigner le pharaon. En effet, le mot pharaon n'est pas un mot de la langue égyptienne. Autrefois, il était le chef du pouvoir temporel (chef d'état, roi, militaire.) et du pouvoir spirituel (religion, diriger les rites, temples.). Aujourd'hui, dans l'orthodoxie khémite, ce titre désigne la personne qui est à la tête de la communauté khémite orthodoxe et responsable de celle-ci. Actuellement, c'est Tamara Siuda, la fondatrice, qui est en charge de cette fonction. Elle a pour rôle de faire en sorte que les membres soient spirituellement satisfaits, en répondant à leurs questions et en donnant éventuellement des conseils, si besoin. Elle accomplit les rituels pour les membres de la communauté et organise les diverses activités (séminaires, fêtes, pèlerinage annuel en Egypte). Elle est en charge également de la formation des membres du clergé. Elle agit le plus souvent en qualité de haute-prêtresse et de professeur. Tamara possède une formation en égyptologie (2 Master degree) et quelques expériences dans le domaine spirituelle en tant qu'ancienne prêtresse de la F.O.I (Fellowship of Isis) et Mambo de la tradition Vodou. Aucun culte ne lui est rendu. Elle n'est pas et ne veut pas être considérée comme une divinité. Il n'y a d'ailleurs pas de protocole strict pour lui parler. Les membres ont l'habitude de l'appeler affectueusement « Hemet » (signifie « servante » et se réfère aussi à son rôle de prêtresse "Hemet netjer"), mais ce n'est pas une obligation. Elle propose un enseignement et une façon de vivre la religion de Khemet, mais ne l'impose pas. Un membre peut à tout moment quitter le groupe ou revenir, ne pas suivre son opinion. L'orthodoxie khémite possède également son propre clergé avec divers titres liés à des fonctions, par exemple prêtre Ouab (wa'bpriest), servant du dieu(hem netjer), etc. La communauté organise des évènements en ligne et hors ligne en réel. Il y aurait beaucoup d'autres sujets à aborder, mais cela dépasse le cadre d'un simple article. J'espère que ce dernier vous aura donné un premier panorama satisfaisant. Pour plus d'informations vous trouverez ci-dessous l'adresse de leur site web officiel et de leur forum.
Site officiel : kemet.org Forum de la communauté : netjer.org |